J’aime New York depuis le premier jour. J’aime cette ville pour sa démesure, son humanité et son énergie contagieuse. J’aime New York pour ses avenues qui mènent au fleuve et à la mer. J’aime cette ville qui marche au rythme de sa musique. Ces gens qui s’apostrophent dans toutes les langues, anglais, espagnol, chinois, italien, ou qui vous accostent avec gentillesse, dans la rue, dans un bus, pour un oui, pour un non, pour le simple plaisir de parler. J’aime quand la lune s’amuse à des jeux de lumière sur les façades des gratte-ciel, quand le soleil se sert de ces avenues rectilignes comme d’un cadran solaire. J’aime New York en été quand la ville se délasse après une longue journée, en hiver, quand la cité sous la neige tourne au ralenti dans le silence. J’aime New York quand, à force d’avoir trop marché, trop regardé, trop écouté, je suis pris de vertige. J’aime New York car je me sens libre et anonyme dans la foule de ce grand bazar, où se mêlent les bruits, les odeurs et les populations du monde.

Michel Setboun, extrait de la préface du livre New York Vertigo aux éditions La Martinière