« Derniers jours à Kaboul »

Du 15 au 27 août 2021, l’armée française s’engage dans une mission d’évacuation de ressortissants français et de plusieurs centaines de civils afghans menacés par la prise de pouvoir des talibans à Kaboul. Pour rapatrier ses ressortissants, la France met en place un important dispositif interarmées incluant des éléments de commandement et de coordination, de protection, de transit aérien, d’accueil et de soutien médical : c’est l’opération Apagan.

L’évacuation est garantie par un double pont aérien : le premier entre Kaboul et Abou Dabi, où les forces françaises possèdent une base militaire, le second entre Abou Dabi et Paris. Outre des ressortissants français et européens, la France évacue principalement des civils afghans qui ont travaillé et coopéré avec l’armée française, notamment en tant qu’interprètes entre 2001 et 2011.

Sur place, c’est une mission délicate qui attend les militaires français alors que les talibans répriment la population dans la ville et aux portes de l’aéroport. Ils doivent assurer les différentes étapes du parcours d’évacuation des civils, depuis leur prise en charge à l’aéroport jusqu’à leur escorte sur le tarmac, l’embarquement et le décollage, en passant par les nombreuses formalités administratives et la mise à l’abri des familles en attente du départ.

Les photographies réalisées par le sergent-chef Thomas Paudeleux, opérateur de l’ECPAD, témoignent du désordre général qui règne sur place. L’aéroport est assiégé par des milliers de personnes qui s’entassent dans l’espoir de pouvoir monter dans un avion afin de quitter le pays. À travers sa galerie de portraits, le reportage donne à voir l’angoisse mais aussi l’espoir de ces hommes, femmes et enfants forcés de quitter leur pays sans se retourner, sous peine de représailles. Il montre également le lien que les soldats français tissent avec la population dans ce contexte fragile et éprouvant.

L’opération Apagan se termine le 27 août au soir. Le dernier avion français atterrit sur le territoire national le 29 août avec à son bord le personnel de l’ambassade de France, des militaires et des policiers. L’opération est un succès pour l’armée française. 2 834 personnes, dont 142 Français et 2 630 Afghans, ont pu être évacués grâce aux vingt-six vols réalisés entre Kaboul et Abou Dabi et aux seize vols réalisés entre Abou Dabi et Paris.

 

L’ECPAD

L’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) est un centre d’archives et de production audiovisuelle de premier plan. À ce titre, il conserve des fonds exceptionnels d’archives audiovisuelles et photographiques qui témoignent de plus de cent ans d’Histoire depuis la Première Guerre mondiale jusqu’à l’opération Barkhane (au Sahel et au Sahara depuis 2014), soit 15 millions de photos et 100 000 heures de films.
L’ECPAD est aujourd’hui un témoin en temps réel de l’engagement des forces armées françaises sur tous les théâtres d’opérations avec ses équipes de reportage formées aux conditions de tournage opérationnel.
L’ECPAD collecte, conserve et communique également des images entrées par voie de don, de dépôt, de legs et d’achat. Ces fonds d’archives offrent au public une vision plus large sur des thèmes variés en lien avec l’activité militaire de la France : conflits armés, vie quotidienne des militaires, occupations en temps de paix, intérêt pour l’ethnologie, activités du ministère sur le territoire national ou en opérations extérieures.
Véritable acteur culturel, l’ECPAD valorise ses fonds à travers l’édition d’ouvrages, la coproduction de films, la réalisation d’expositions et la participation à des festivals. L’établissement est aussi un acteur de l’éducation et de la recherche auprès des scolaires, des étudiants et des enseignants, et un centre de formation grâce à son École des métiers de l’image (EMI).